Früherwerb einer zweiten Landessprache 1987–1991

Als PDF speichern

En Suisse romande, les recommandations de la CDIP ont été réalisées ou sont en voie de l'être. Au Tessin, le français est enseigné dès la troisième année, l'allemand dès la septième. En Suisse alémanique, ces postulats sont plus contestés. Seul Berne a concrétisé ces recommandations à l'heure actuelle. Elles sont en cours de matérialisation dans les cantons de Glaris, Soleure, Bâle-Ville, Saint-Gall et Zurich. Dans les deux derniers cités, des initiatives populaires (notons que l'initiative populaire zurichoise a abouti) s'opposent à l'introduction du français au niveau primaire. Les arguments des opposants résident dans la surcharge des professeurs et du plan d'étude des élèves ainsi que dans les risques d'interférence avec la langue maternelle. Ils craignent également que cet enseignement ne se fasse au détriment des autres matières. Des essais et des classes pilotes existent dans les cantons de Lucerne, Thurgovie, Appenzell Rhodes-Intérieures, Argovie et Bâle-Campagne. Mais dans ce dernier canton ainsi que dans ceux de Schaffouse et des Grisons, les autorités se sont prononcées contre l'introduction du français à l'école primaire. En Suisse centrale, une décision de principe sur l'introduction d'une seconde langue en primaire pour l'année scolaire 1991/92 a été prise mais chaque canton restant libre de son application, aucune concrétisation n'est encore apparue.

Plusieurs événements ont marqué l'évolution du système de l'école obligatoire en 1988. Ainsi, l'enseignement dit précoce de la seconde langue nationale qu'est le français, pour les cantons alémaniques, pourra désormais se faire dans les cantons de Zurich et de Thurgovie, où des initiatives allant à son encontre ont été rejetées. De même, plusieurs réformes des structures des différentes instructions publiques cantonales sont en cours; pour la plupart, elles concernent la répartition des années d'étude primaires et secondaires (cf. l'aperçu de l'enseignement d'une seconde langue dans les cantons en annexe). La Conférence des directeurs cantonaux de l'Instruction publique (ci-après CDIP) avait, en 1975, recommandé l'enseignement précoce d'une seconde langue nationale et ce dans le but de généraliser en Suisse le bilinguisme, voire le multilinguisme.

La votation zurichoise sur l'enseignement précoce du français en primaire, suscitée par une initiative opposée à cette instruction, était d'une grande importance en Suisse orientale. En raison du poids économique et financier du canton de Zurich, le succès ou l'échec de cette initiative ouvrait ou fermait la porte à l'enseignement du français dans les premiers degrés primaires de bien des cantons de la région où la décision était imminente. L'initiative des opposants zurichois risquait d'entraver le processus d'apprentissage désiré par la CDIP notamment. Leurs arguments résidaient dans la surcharge de travail des élèves (et des maîtres), une sélection renforcée des écoliers bien que cet enseignement fût exempt de toute note et une méthode ludique non adaptée à des enfants de onze ans, ceux-ci ayant «dépassé» le stade du jeu. Ils ne s'opposeraient ni au français ni aux Romands mais aux autorités scolaires zurichoises qui avaient décidé, après plusieurs années d'essai, d'avancer le début de l'enseignement du français de la 7ème à la 5ème année scolaire et ce dès 1989. Ses partisans, provenant au départ essentiellement des milieux enseignants, ont été rejoints par certains partis cantonaux. Le parti évangélique craignait que cet enseignement ne se fasse au détriment de l'éducation religieuse. L'Action nationale estimait qu'un tel apprentissage défavoriserait les enfants alémaniques, les petits étrangers ayant soit des prédispositions s'ils sont latins soit des facilités d'acquisition en raison de l'assimilation d'une première langue étrangère. Quelques agrariens pour lesquels un meilleur apprentissage de l'allemand était plus utile et quelques écologistes préférant l'acquisition du «Züridütsch» et du jardinage ont complété ce groupe.

Il semblerait que la dimension nationale de cette votation ait échappé à bien des initiants. Un tel mouvement ne pouvait que toucher la Suisse romande dans sa sensibilité de minorité et apporter de l'eau au moulin des adversaires de l'allemand en primaire romande. Mais cette émotion n'a pas échappé aux adversaires de l'initiative, comme le gouvernement et le parlement zurichois, bon nombre de partis (PRD, PS, AdI, UDC et verts dans leur majorité), le comité «Pro französisch» présidé par Monika Weber, l'Union des organisations de parents d'élèves, les associations patronales zurichoises, les enseignants de la VPOD et le comité directeur de l'association des maîtres du canton. Si la sensibilité romande fut l'un de leurs arguments, d'autres existèrent parallèlement: éviter l'exclusion du canton, promouvoir la solidarité confédérale, conserver une certaine flexibilité des programmes scolaires, encourager l'apprentissage précoce, car plus aisé, d'une langue.

De surcroît, si les cantons de Suisse centrale et orientale sont les premiers à se plaindre de l'hégémonie économique zurichoise, nombre d'entre eux attendaient le résultat de cette votation pour se prononcer en faveur ou en défaveur du français en primaire. Aussi le rejet massif de l'initiative le 25 septembre, par 62.9 pourcent de non contre 37.1 pour cent de oui, a-t-il été accueilli avec soulagement, notamment en Romandie. Dans le même temps, les Zurichois ont accepté de justesse, par 53.9 pour cent des voix, le crédit de CHF 21.5 millions destiné à former les maîtres à l'enseignement du français (cours, séjours en Suisse romande).

Massnahmen zur Förderung und Stärkung sprachlicher Minderheiten stossen in der Regel weder beim Bundesrat noch in der Bundesversammlung auf grosse Widerstände, da hier das entsprechende Problembewusstsein vorhanden ist. Mit umso grösserer Spannung erwartete man nun 1988 das Resultat der Volksabstimmung über die Vorverlegung des Fremdsprachenunterrichts auf das fünfte Schuljahr, welche im bevölkerungsreichsten Kanton Zürich durchgeführt wurde. Wenn auch nicht der Französischunterricht an sich, sondern lediglich der Zeitpunkt für dessen Erteilung zur Diskussion stand, *eagierte insbesondere die Westschweiz empfindlich auf das Volksbegehren. In Genf wurde – als Drohgebärde – eine Initiative angekündigt, welche im Sprachunterricht die Begünstigung des Englischen zulasten des Deutschen verlangte, und im jurassischen Kantonsparlament zielte ein Vorstoss auf die Sistierung des Deutschunterrichts an den Primarschulen, solange die Deutschschweizer Kantone das «Frühfranzösisch» nicht einführten. Tatsächlich betrachteten auch die zögernden deutschschweizerischen Kantone die Zürcher Abstimmung als Signal, und mit entsprechender Erleichterung wurde denn auch allenthalben die deutliche Ablehnung der Initiative, welche eine Zustimmung zum Anliegen bedeutete, aufgenommen. Auch der Kanton Thurgau lehnte im Herbst eine analoge Initiative ab.

Dans la foulée du scrutin zurichois, les votants thurgoviens ont refusé à la fois l'initiative allant à l'encontre d'un enseignement précoce du français – par 19'478 non contre 13'529 oui – et le contre-projet proposé par le parlement cantonal – par 16'713 non contre 13'293 oui – demandant que la compétence de cet enseignement, appartenant aujourd'hui à l'exécutif, lui soit attribué.

Dans le canton de Saint-Gall, l'initiative «pour une école primaire sans enseignement d'une langue étrangère» sera soumise au peuple en juin 1989 mais le gouvernement, le parlement, le PDC, le PRD et une partie des socialistes lui sont opposés en vertu des égards dûs aux minorités et de la coordination scolaire. Ses partisans – une partie des socialistes et l'AdI – ont repris les arguments des initiants zurichois. Le Conseil de l'éducation de Bâle-Campagne qui, dans un premier temps, avait refusé de débuter plus tôt l'enseignement du français malgré des expériences concluantes, est revenu sur cette décision de mai 1987. Dans une situation similaire, le conseil de l'éducation de Schaffhouse a envisagé les modalités permettant une telle mise en œuvre. Le canton d'Argovie qui, au départ, avait préféré l'enseignement des travaux manuels à celui du français, pourrait aussi réévaluer sa conduite. Dans le canton de Lucerne, la consultation organisée sur la forme que prendra cette introduction a partagé, mais sans remettre en cause la décision d'enseignement précoce du français, les milieux enseignants. Ceux-ci ont posé trois conditions préalables: une réduction de la matière enseignée, une diminution des effectifs des classes et un soutien du projet par les maîtres. Au stade consultatif, le corps enseignant nidwaldien était en majorité favorable à l'introduction du français à l'école primaire. Par contre, un questionnaire a démontré que la plupart des maîtres schwyzois se prononçaient contre un tel projet, tout comme leurs collègues uranais mais ceux-ci se sont déclarés prêts à suivre une formation si cet enseignement était introduit.

Après les votations zurichoise et thurgovienne de l'an passé, ayant conduit à l'acceptation de l'enseignement précoce du français, le résultat du scrutin populaire saint-gallois était attendu avec impatience. Par 63'213 non contre 39'586 oui, le souverain du canton de Saint-Gall a refusé le 4 juin l'initiative «Pour une école primaire sans enseignement d'une langue étrangère». Alors que les partisans de l'initiative – se recrutant principalement dans les rangs des enseignants (Association cantonale, Conférence des écoles secondaires) et de l'AdI – invoquèrent la surcharge scolaire des enfants, ses adversaires – réunissant le gouvernement et le parlement cantonaux, le PDC, le PRD et le PS – arguèrent de l'amélioration des capacités de communication entre les générations et du climat politique entre les différentes régions linguistiques. Ils firent également part de leur crainte d'un isolement langagier après les décisions de leurs voisins zurichois et thurgovien. Cette inquiétude a par ailleurs été partagée par le canton de Schaffhouse puisque le parlement de ce dernier a accepté – malgré l'opposition de l'AdI et d'une partie de l'UDC – le principe de l'introduction du français en cinquième primaire dès la rentrée scolaire de 1992/93. Rappelons qu'en 1985, le législatif cantonal s'était montré fort sceptique quant à cette instruction, les enseignants et les parents lui étant hostiles.

A l'heure actuelle, la plupart des cantons alémaniques, sous la probable influence de Zurich et Saint-Gall, se sont prononcés favorablement à l'introduction précoce du français en primaire, à l'exception d'Appenzell Rhodes-Intérieures, dont on attend toujours la décision, d'Argovie, où existe une classe pilote, et des Grisons, caractérisés par un système mixte complexe. A la totalité de ces choix, propices à une meilleure entente confédérale, a correspondu l'échec, dans le canton de Genève, de l'initiative populaire «Contre la suprématie de l'allemand». Lancée en 1988 par le Rassemblement démocratique genevois (RDG), elle n'a pu recueillir les 10'000 signatures nécessaires pour aboutir.

La connotation ludique d'un enseignement étant particulièrement importante dans les premiers degrés primaires, le canton de Schwyz rendra obligatoire l'apprentissage du français en cinquième et sixième primaire dès l'année scolaire 1993/94 mais sans notes, sans devoirs à domicile et sans être une branche de sélection. Ce principe est partagé par le département de l'éducation du canton d'Obwald, qui a élaboré un enseignement basé sur la compréhension orale, la discussion et la lecture, l'écriture n'étant qu'un soutien au processus d'acquisition des connaissances. Une idée directrice similaire animera l'enseignement précoce du français dans le canton de Bâle-Campagne, tel que proposé, après beaucoup de tergiversations, par le Conseil de l'éducation dans le cadre du nouveau plan d'enseignement pour les écoles primaires. Dès 1990/91, trois à quatre heures de français par semaine pourraient être dispensées aux classes de quatrième et cinquième primaire, sous réserve de l'approbation par le parlement et, peut-être, par le peuple, des crédits y afférant. Il s'agirait là d'un compromis puisque le Conseil souhaitait initialement une telle introduction en troisième année.

Eine Aufwertung erfuhr das Italienische auch durch den Entscheid von Urner Regierung und Parlament, die Sprache des Nachbarkantons Tessin anstelle des Französischen als erste Fremdsprache in der Primarschule einzuführen. Spätestens zu Beginn des Schuljahres 1994/95 werden im Kanton Uri die Schülerinnen und Schüler der 5. Klasse erstmals in der dritten Landessprache unterrichtet werden. Die notwendige Ausbildung der Lehrkräfte und die Erstellung der Lehrmittel wird den Gotthardkanton mindestens CHF 1.5 Mio. kosten. Bei der Umsetzung seiner Pläne kann Uri allerdings mit der Hilfe des Tessins rechnen. Der Tessiner Grosse Rat bewilligte diskussionslos einen Kredit von CHF 500'000, mit welchem die Ausarbeitung von geeigneten Schulbüchern unterstützt werden soll. Zudem will das Tessiner Erziehungsdepartement bei der Vorbereitung und Durchführung von Italienischkursen für die Urner Lehrerschaft mit dem Kanton Uri zusammenarbeiten. Der Kanton Graubünden trug sich ebenfalls mit dem Gedanken, Italienisch als erste Fremdsprache einzuführen.

Plusieurs décisions ont été prises par les cantons encore réticents à un enseignement obligatoire précoce d'une seconde langue nationale. Ainsi, le département de l'instruction publique du canton de Neuchâtel a décidé d'introduire, dès l'année scolaire 1990/91, l'enseignement obligatoire de l'allemand dès la quatrième année. Basé sur le langage oral et l'effet d'imitation, il ne donnera lieu à aucune note. Pour pouvoir appliquer cette mesure, les programmes en français et en mathématiques ont été allégés. Le parlement cantonal de Bâle-Campagne a accepté un crédit de CHF 2.8 millions pour la mise en œuvre de l'enseignement précoce du français. Les Conseils de l'éducation des cantons d'Obwald et de Schwyz ont opté pour l'introduction de l'enseignement précoce du français lors de l'année scolaire 1995/96 et celui de Zoug l'a planifié pour 1993/94. Les autorités uranaises ont décrété un enseignement similaire de l'italien dès les classes de cinquième primaire et ce au plus tard en 1994/95.

Alors que la très large majorité des cantons alémaniques s'est déjà prononcée favorablement sur l'introduction de l'enseignement d'une deuxième langue nationale dès la quatrième ou la cinquième année scolaire, le parlement argovien a refusé d'adopter une motion demandant la concrétisation d'une telle mesure. La plupart des enseignants du canton sont opposés au «Frühfranzösisch» en raison de la surcharge de travail qui en résulterait pour les élèves et les instituteurs.

Le Grand Conseil lucernois a approuvé un crédit de CHF 7.5 millions pour l'introduction de l'enseignement précoce du français; le début de ces cours est programmé pour l'année scolaire 1995/96. A Nidwald, tout comme à Schaffhouse, l'enseignement précoce du français devrait voir le jour en 1993/94. A Uri, les premiers cours d'italien pour les élèves de cinquième année devraient commencer en 1994/95; il s'agit du seul canton alémanique à avoir opté pour l'enseignement de l'italien, à la place du français, comme seconde langue nationale.