Baptiste Hurni (ps, NE) a déposé, en septembre 2022, une motion visant l'interdiction du gyrobroyage en Suisse ; l'objet a été repris en décembre 2023 par Martine Docourt (ps, NE) puis débattu par la chambre basse lors de la session d'hiver 2024. La pratique du gyrobroyage consiste à concasser le sol sur une profondeur allant jusqu'à 20 centimètres, afin d'élargir les surfaces agricoles ou leur accessibilité. Le parlementaire demandait au Conseil fédéral de présenter un projet de normes légales permettant d'interdire cette pratique à des fins agricoles en Suisse. L’élu socialiste justifiait sa demande en raison des effets dévastateurs du gyrobroyage sur l'environnement, tels que la destruction des roches, de la flore, ainsi que des microhabitats naturels présents dans les irrégularités du sol. Martine Docourt (ps, NE) a également invité le Conseil fédéral, lors de sa prise de parole, à trouver des alternatives et des compensations pour les agriculteurs et agricultrices. Elle a ajouté que les pratiques différaient trop selon les cantons et qu’une interdiction fédérale préserverait mieux la biodiversité et les sols.
Guy Parmelin, pour le Conseil fédéral, s'est opposé à la motion, qu'il a estimé être superflue, affirmant que la loi sur l'agriculture (LAgr) interdisait déjà l'utilisation des gyrobroyeurs dans les zones de promotion de la biodiversité, les exploitations agricoles à l'année, ainsi que les régions d'estivage. De plus, les cantons disposent de la compétence de restreindre, voire d'interdire le gyrobroyage dans leurs législations respectives, conformément à la loi sur la protection de la nature et du paysage (LPN).
A l'issue du vote, la motion a été refusée par 129 voix contre 62. Seuls le groupe socialiste, les Vert-e-s et deux parlementaires du PEV y étaient favorables.