Il aura suffi d'un changement de législature pour qu'une majorité se forme autour de l'idée d'indemniser les établissements d'abattage en cas de peste porcine africaine. Une précédente proposition, déposée par le sénateur Jakob Stark (udc, TG), avait, en effet, été rejetée par la chambre basse en 2022. Cette fois-ci c'est par 96 voix contre 89 et 2 abstentions que les parlementaires ont décidé d'accepter la motion de Leo Müller (centre, LU) qui demande au Conseil fédéral de mettre en place un système permettant d'indemniser les établissements d'abattage des animaux ou de transformation de produits carnés qui doivent fermer sous ordre des autorités pour cause de contamination. Leo Müller a expliqué en plénum qu'une indemnisation existait déjà pour tous les animaux qui doivent être abattus lorsque des situations se présentent, mais que les entreprises ne sont pas aidées lors de leur période de fermeture nécessaire pour procéder aux nettoyages obligatoires des lieux. Selon l'élu centriste, cette mesure pourrait être financée de manière subsidiaire, notamment au travers de la mise aux enchères des contingents douaniers destinés à l'importation de viande.
Représenté par Elisabeth Baume-Schneider, le Conseil fédéral a développé le même argumentaire que pour la motion Stark. Soit, les autorités ne veulent pas d'un système d'indemnisation, car elles redoutent une inégalité de traitement avec d'autres secteurs. De plus, il est possible de contracter des assurances pour éviter les pertes financières. Les parlementaires du Centre et de l'UDC (ainsi que trois libéraux-radicaux latins) ne se sont pas laissés convaincre, votant en bloc pour former une majorité.