Lors de la session d'automne, le Conseil national a débattu de la révision de la Loi sur la radio et la télévision (LRTV), désormais séparée en deux projets distincts correspondant aux initiatives parlementaires Chassot (centre, FR; projet 1) et Bauer (plr, NE; projet 2).
En ouverture du débat, le rapporteur Damien Cottier (plr, NE) a expliqué la décision de la commission (CTT-CN). Certes, les deux objets traitent de l'aide aux médias, mais ils sont néanmoins sensiblement différents et, surtout, ils ne rencontrent pas les mêmes résistances. En effet, le projet d'aide générale aux médias suscite l'opposition de l'UDC, qui aimerait purement et simplement biffer ces mesures de la révision. Pour éviter que l'ensemble de la révision ne coule, par exemple dans l'éventualité d'un référendum, la commission a donc pris la décision d'en faire deux projets.
Sur le projet 2, les fractions bourgeoises n'ont pas remis en question la pertinence de faire passer la quote-part de la redevance allouée aux télévisions et radios régionales de 4-6 à 6-8 pour cent. Seuls les groupes socialistes et écologistes étaient partagés: une partie des élu.e.s de gauche se sont inquiétés des conséquences pour la SSR, qui doit déjà faire face à des programmes d'économie substantiels. Pour la fraction PLR, Andri Silberschmidt (ZH) a cependant rappelé que même avec ce changement, la SSR toucherait encore 92 pour cent des recettes de la redevance. En outre, Delphine Klopfenstein Broggini (vert-e-s, GE) a souligné l'importance des parts de la redevance pour les médias locaux et régionaux, notamment en Suisse romande, dont le marché médiatique est plus fragile qu'en Suisse allemande. Au nom du Conseil fédéral, Albert Rösti a également soutenu la mesure. Il a expliqué que la SSR avait pris en compte ce projet dans sa stratégie «Enavant SRG SSR». L'entrée en matière a ainsi été décidée sans opposition.
Lors de la discussion par article, une minorité Cottier a proposé de suivre la version du Conseil des Etats pour une augmentation supplémentaire des quotes-parts en fonction du renchérissement par rapport à la dernière période de concession. Cependant, la majorité du Conseil national a suivi sa commission et le Conseil fédéral, qui s'opposaient à cette variante, par 105 voix contre 88. En outre, une minorité Jauslin (pvl, AG) s'est opposée à l'abrogation de la règle «deux plus deux», qui limite le nombre de concessions par émetteur à deux stations de radio et deux stations télé, afin d'éviter que de grands groupes ne puissent s'accaparer un grand nombre de concessions. La chambre du peuple a néanmoins suivi la majorité de sa commission sur ce point, par 119 voix contre 72 et une abstention.
Au vote sur l'ensemble du projet 2, 131 parlementaires l'ont approuvé, alors que 40 s'y sont opposés, et 19 se sont abstenus. Les oppositions provenaient d'une minorité des groupes socialistes et UDC, et d'une majorité du groupe écologiste. Le projet 2 retourne à la chambre des cantons pour le traitement des différences restantes.
Dossier: Medienförderungspolitik nach dem Scheitern des Medienpakets