Lors de la session d'automne, le Conseil national a débattu de la révision de la Loi sur la radio et la télévision (LRTV), désormais séparée en deux projets distincts correspondant aux initiatives parlementaires Chassot (centre, FR; projet 1) et Bauer (plr, NE; projet 2).
En ouverture du débat, le rapporteur Damien Cottier (plr, NE) a expliqué la décision de la commission (CTT-CN). Certes, les deux objets traitent de l'aide aux médias, mais ils sont néanmoins sensiblement différents et, surtout, le projet d'aide générale aux médias (projet 1) suscite l'opposition de l'UDC, qui aimerait purement et simplement biffer ces mesures de la révision. En revanche, le projet 2 rencontre peu d'opposition, si ce n'est d'une petite partie de la gauche. Pour éviter que l'ensemble de la révision ne coule, par exemple dans l'éventualité d'un référendum, la commission a donc pris la décision d'en faire deux projets.
A l'exception du groupe UDC, toutes les fractions ont plaidé pour l'adoption du projet 1. Andri Silberschmidt (plr, ZH) a notamment salué un moyen de renforcer le système médiatique sans pour autant directement subventionner des entreprises de média, alors que Min Li Marti (ps, ZH) a loué ce soutien nécessaire à l'«infrastructure» médiatique via les aides à la formation et à la formation continue des journalistes, aux agences de presse et aux organismes d'auto-régulation de la branche. Enfin, Barbara Schaffner (pvl, ZH) a souligné que ces aides vont en direction d'un soutien indépendant du canal de diffusion, rappelant une proposition de la COFEM formulée début 2023. En revanche, Gregor Rutz (udc, ZH) a déploré que le projet contienne encore, selon lui, des éléments refusés lors de la votation sur le paquet d'aide aux médias en 2022, même si le retrait de la mention aux médias électroniques était déjà une bonne chose. Pour le Conseil fédéral, Albert Rösti a affirmé que ces aides générales peuvent avoir un large impact, tout en n'utilisant qu'un pour cent de la redevance.
Différentes propositions de minorités ont été présentées lors de la discussion par article. Premièrement, Jon Pult (ps, GR) a ainsi repris une proposition déjà formulée au Conseil des Etats, pour étendre les possibilités de soutien aux projets de recherche journalistique. Appelant au rejet de la proposition de minorité, Albert Rösti a rappelé que le projet 1 s'inscrivait dans le domaine des mesures générales de soutien à la radio et télévision, et que la Confédération n'a pas la compétence de soutenir les médias imprimés, mis à part via l'aide indirecte à la presse. Deuxièmement, Martin Candinas (centre, GR) a souhaité s'aligner sur le Conseil des Etats en fixant la part des coûts imputables pour un soutien financier à 80 pour cent des coûts totaux du projet soutenu. La majorité de la commission donnait sa préférence à la variante 50 pour cent du Conseil fédéral, dont la justification reposait sur la modification prévue de la Loi sur les subventions (LSu) dans le cadre du programme d'allégement budgétaire 2027. Le Conseil fédéral y propose, en effet, une limite générale des subventions à 50 pour cent des coûts d'un projet. Selon Martin Candinas, cette version réduit inutilement la marge de manœuvre pour l'octroi de subventions. Troisièmement, Gregor Rutz a proposé de tracer toutes les mesures de soutien prévues dans le projet, et, si cette version ne passait pas, de supprimer au moins celles prévues pour le Conseil de la presse.
Toutes les propositions de minorités ont été rejetées, et, lors du vote sur l'ensemble, la chambre du peuple a accepté le projet 1 par 136 voix contre 55 et deux abstentions. Toutes les oppositions provenaient de l'UDC.
Dossier: Medienförderungspolitik nach dem Scheitern des Medienpakets